1974 - février - Escapade à Aix

Olivier et Jérôme vivaient à Aix. J'allais les voir. J'y retrouvais Marie Paul et Patrick Raby qui y passait régulièrement. J'y rencontrais pour la première fois Jean Paul Amann et Myriam Ckiais qui vivaient ensemble dans l'ancienne chambre de Marie

Olivier vivait dans une minuscule chambre. Un placard à balai dans une demeure prestigieuse. Un escalier immense aux amples arondis. Un palier d'opéra. Une grand double porte à gauche, son pendant à droite. Au milieu, confondue dans les boiseries, une porte. Et derrierre cette porte, un mètre de profondeur qui donnait sur un grand occulus. Comme le lit ne pouvait pas rentrer, une partie de celui-ci avait été placé, à travers la cloison séparant du palier, dans un fausse commode qui y tronait !

Jérôme était interne au Lycée Vauvenargues. Sa priorité fut que je vienne le chercher à la sortie dès le samedi de mon arrivée. Cela faisait des mois qu'il menaçait des represailles de son grand frère les importuns qui lui cherchaient querelles. J'avais grandi. Et ma corpulence était devenue plus impressionnante que celle de mon propre frère ainé.

Marie, je l'avais rencontré à La Courcelle, venue voir Olivier durant l'été 73. Ils s'étaient découverts au lycée de Brignoles en juin 72. Après une année d'étude à Aix, elle choisit de migrer à Lyon. Pour rendre le présent plus clair. Et revenait régulièrement. Je la reverrais plus encore l'année suivante. Et dit Charlie, déjà croisé à Villard, de passage.

Patrick, je l'avais croisé à Villard. Comme nous étions tous les deux en "goguette", nous sommes retsé plus ensemble et je l'ai mieux connu. Sa bohème déchirée me fascinait. J'étais content d'y puiser quelques ouvertures vers d'autres espaces.

Jean Paul, je le revis souvent et le vois encore. Pas assez. C'est sans doute celui de toute mes relations que je considère avec le plus de respect dans le domaine de la pensée philosphique. Une écoute surprenante. Une capacité à rendre intelligible la moinde de vos confusions de pensées comme si vous en étiez vous-mêmes l'auteur. Je découvrirais plus tard sa mère et son frère auxquels je resterais également très attachés.

Myriam, une blonde débordante de gentillesse. Nous sommes revus. L'année suivante et plus tard aussi. En heureux pointillé. mais elle a totalement disparu. Introuvable. Où peut-elle être cachée ? Est elle épanouie ? Je le souhaite.

Je m'enthousiasmais alors de la moindre rencontre aimable et féminine. Kim une américaine. Carole, une canadienne. Scheila. Line Martin. Aix était une ville étudiante qui semblait ne réunir que des gens de notre génération. Un foisonnement d'activité, de rencontre, de tchatche. Patrick m'initiait à l'écriture automatique et à la défonce au trichlo...

Et ce sang qui s’écoule dans mes veines
aux rythmes de ton cœur
ce sang-fleuve
dont l’ivre vague éclate en rire
pour peuplastrer la mer d’étoiles
ce sang – joies et douleur –
est-ce mon sang ?

Fusion d’âmes
qui suis-je nous qui sommes toi
moi qui peut être je ?

Torrents précipités dans l’écume des nuits
fracas
rire
douleur
joie
plaintes
... lancinance vive

- Délires -
avidité d’une lune soleil
boulevard sans fin d’une naissance de mer béton
irradiée d’eau lactescente
imagination lumière
découverte flou du H de la vie

Passion
un cœur n’influe ni le sable ni le vent
la fluidité nous sépare... est celle qui nous rapproche

L’attente des yeux n’a de limite que l’imagination
avide de lumière ceux qui t’ont vue
n’osent dénivrer
... ont déjà dépassé les murs, les rues ...
je marche seul, là ... si loin

Et le sourire que je t’esquisse
n’est pas pour satisfaire
la satisfaction
des passants satisfaits de leurs satisfactions
mais oublier les mots impurs
pour que ms lèvres gardent
la volupté de ton empreinte
la fraicheur de ta bouche et son brasier de lave
pour un souvenir espoir
futur du passé.

Attendant ... ... toi.


J'y reviendrais en 75, mais ne le savais pas encore !

Aucun commentaire: