1969 - mai - CNTE à Lagos

Je termine donc cette cinquième avec quelques cours par correspondance (CNTE) de fin d'année. Vaguement encadré au sein de l'Alliance Française (études surveillées), j'y cotoie quelques correlligionaires. Enfants de diplomates et autres nomenklatura. Bling bling avant l'heure. Ce milieu ne me séduit pas et cette défiance se perçoit et m'isole d'autant plus.

Les vacances arrivent. Le rien faire au soleil. Les week end en famille au bord de la mer, au-delà du port, sur l'immense banc de terre arborés entre rouleaux géants joueurs et lagune calmement ombragée. Quelques escapades sur les zones frontalières.

Je passe en quatrième par dérogation n'ayant finalement fait qu'un vrai trimestre de cinquième aux notes, qui plus est, fort modestes.

Je ne souviens pas de grand chose de cette quatrième...

Si ce n'est que je choisis l'italien en seconde langue. Drôle d'idée. Cela me conduisit à bénéfécier de cours particulier offert par la nurse de nos voisins, Giusepina Calisto. Joséphine était une jeune fille simple et généreuse. Elle s'occupait de la soeur de Francesco, le copain de mon petit frère. Je vécu avec elle le même émoi que Titta avec sa buraliste à la poitrine accueillante dans Amarcord, quelques années plus tard. Simultannement, elle me confectionnait au crochet toute une gamme de vétements pour Piou-Piou. C'était un petit baigneur, grosse tête position assisse. Je ne me souviens pas quand je l'ai eu. Mais il m'a accompagné partout. Comme une poupée fétiche, symbole de l'enfance que l'on ne voudrais jamis perdre. Je ne l'ai pas perdu et Piou-Piou et toujours avec moi, caché au fond de ma penderie comme il fut caché des années durant au fond de mes placards d'internats. Ma rencontre avec Joséphine est certainnement la plus extraordinaire representation du basculement entre l'enfance et l'adoslescence, et seule son heureuse simplicité, sans question, sans calcul, sans complication, me permit de vivre avec elle les deux cotés de cette fontière J'avais alors 13 ans.

Dans le jardin nous avions un immense arbre à pain. Les fruits murs, lourds de plusieurs kilos, éclataient au sol avec un bruit sourd et des éclats nauséabonds.

Les énormes lézards multicolorent se doraient au soleil, statufiés, excellente cible pour mon apprentissage au lance-pierre. Heureusement malhabile...

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